et la Symphonie no 7 de Beethoven
De Edward Clug et Uwe Scholz
Ce doublé hypnotique sous l’empreinte de la spiritualité met à l’honneur les danseurs de la compagnie dans deux grandes œuvres musicales.
Le chorégraphe roumain Edward Clug, voix prometteuse de la danse européenne, engage un dialogue résolument moderne avec le Stabat MATER de Pergolesi (Pergolèse), pur chef-d’œuvre du baroque italien. Cette musique d’une expressivité bouleversante est pour lui porteuse de vie et d’espoir.
Disparu trop tôt, Uwe Scholz (1958-2004), chorégraphe allemand surdoué, laisse un héritage foisonnant. Présentée en deuxième partie, la Symphonie no 7de Beethoven, « l’apothéose de la danse » selon Richard Wagner, est l’une de ses œuvres maîtresses. D’une musicalité remarquable, ce ballet sur pointes, ciselé comme un diamant, emporte tout sur son passage. Un mémorable concert de danse.
Avec voix et orchestre
Cette formation est forte de plus de 70 musiciens et solistes de haut niveau. Notre Orchestre est engagé depuis plus de trente ans dans le succès des Grands Ballets.
«Je vous invite à découvrir un programme double constitué de Stabat MATER, du chorégraphe roumain Edward Clug, et, en contrepoint de cette pièce songeuse et émouvante, la Symphonie numéro 7 de Beethoven, du chorégraphe allemand Uwe Scholz.»
Ivan Cavallari, directeur artistique
Le compositeur italien Giovanni Battista Pergolesi (Pergolèse) (1710-1736) n’a que 26 ans lorsqu’il meurt à Naples de la tuberculose. S’il a écrit des opéras, de nombreuses pièces de musique sacrée, des œuvres concertantes et de la musique de chambre, il est surtout réputé pour son Stabat MATER, achevé en 1736, ultime composition de sa vie trop brève. La légende veut que Pergolesi ait composé cette œuvre sur son lit de mort, telle un requiem, même si la réalité semble moins romanesque.
Expression de la profonde affliction de la Vierge devant son fils crucifié, le poème religieux médiéval du Stabat MATER – en latin : « la mère se tenait debout » –, du moine franciscain Jacopone da Todi sera souvent mis en musique, devenant un genre à part entière dans lequel s’illustreront maints compositeurs, notamment Scarlatti quelques années plus tôt, au début du XVIIIe siècle. La version de Pergolesi est considérée comme l’un des plus poignantes et son succès ne s’est jamais démenti. Elle est devenue l’une des œuvres emblématiques du baroque. Écrit simplement pour deux voix, basse continue et cordes, le Stabat MATER comporte douze séquences alternant solos et duos qui nous transportent au cœur même des passions humaines. D’une expressivité bouleversante, c’est une œuvre de méditation et de recueillement, un pur chef-d’œuvre métaphysique qui est avant tout, pour le chorégraphe Edward Clug, porteur d’espoir.
Monument de la littérature symphonique, la Symphonie no 7 de Beethoven compte parmi ses plus grandes réussites. Dès l’année 1811, Beethoven (1770-1827) conçoit l’écriture d’une nouvelle symphonie dans l’espoir d’obtenir un poste officiel et de disposer d’un grand orchestre. Il compose en même temps les Symphonies no 7 et no 8. Le 8 décembre 1813, à Vienne, il crée la Septième et la dirige avec une autre de ses compositions, La victoire de Wellington, au profit des soldats autrichiens et bavarois blessés contre l’armée napoléonienne à la Bataille de Hanau. En Europe, les troupes de Napoléon battent en retraite, et l’enthousiasme et l’énergie qui se dégagent de l’œuvre ne sont pas pour déplaire au public viennois. C’est un triomphe.
Structurée en quatre mouvements formant une succession de danses, de couleurs et de rythmes différents, cette « apothéose de la danse », selon Richard Wagner, en raison du déchaînement rythmique de la partition, ne comporte aucun message éthique. Contrastant avec la Pastorale, la Septième, d’inspiration dionysiaque, fascine à la fois par son classicisme vigoureux et son originalité expressive. Le 2e mouvement : Allegretto en la mineur, est le plus universellement connu et a souvent illustré des scènes de cinéma. Le chorégraphe allemand Uwe Scholz (1958-2004) aimait créer sur de grandes œuvres symphoniques. Son adaptation chorégraphique de la Septième de Beethoven témoigne de sa finesse, de son inventivité et de sa remarquable musicalité.
Première partie
Edward Clug
Giovani Battista Pergolesi
Deuxième partie
Uwe Scholz
Ludwig van Beethoven
Daniel Myssyk