De Peter Quanz
Le choix du Concerto pour piano no 5 en fa majeur, opus 103, de Camille Saint-Saëns pour la musique de Kaleidoscope remonte au 4 décembre 2003, soir de la création de ma première œuvre, Spring Scape, pour l’American Ballet Theatre Studio Company. La soirée avait été un succès et je ne pouvais me résigner à aller au lit. Comme ma sœur habitait avec moi, j’ai dû me forcer à finir la soirée tranquillement. J’ai donc décidé d’écouter ce concerto pour me préparer au concert de l’Orchestre philharmonique de New York auquel je devais assister le lendemain matin. J’ai cru à tort que cette somptueuse musique romantique me permettrait de retrouver le calme. Mais au contraire, mon état de surexcitation n’a fait que croître et j’ai écouté l’œuvre au complet trois fois de suite. J’ai su tout de suite que cette œuvre intense ferait un grand ballet.
Six semaines plus tard, j’ai rencontré Kevin McKenzie, directeur artistique de l’American Ballet Theatre. Il m’a offert la possibilité de créer une œuvre pour la compagnie principale. Quand il m’a demandé si j’avais des idées, j’ai suggéré d’utiliser la musique de Saint-Saëns. L’American Ballet Theatre est une compagnie de haut niveau qui comprend les meilleurs danseurs classiques du monde entier. Je voulais mettre leur technique à contribution, assouplir les lignes de la partie supérieure de leur corps et créer des rôles contrastés pour les ballerines. Pour Kaleidoscope, j’ai eu la chance de pouvoir utiliser le corps de ballet imposant de la compagnie pour établir un contrepoids avec les premiers danseurs et susciter des questions sur les différentes dynamiques entre l’individu et le groupe. Le corps de ballet est selon moi la clé pour comprendre les relations entre les solistes. Selon la réflexion collective contemporaine, j’ai utilisé le corps de ballet comme commentaire et pour mettre en exergue le choix des deux ballerines.
Concerto pour piano no.5 en fa majeur, opus 103 de Camille Saint-Saëns
Michael Gianfrancesco
Holly Hynes
Marc Parent