Depuis sa création à l’Opéra de Paris en 1841, Giselle n’a cessé d’inspirer chorégraphes et danseurs. Jeune paysanne au coeur pur, Giselle se laisse séduire par Albrecht, un duc promis à une autre, dont elle ignore l'existence. La tromperie d’Albrecht inflige une fêlure psychologique en Giselle qui sombre peu à peu dans la folie.
Les Grands Ballets montent pour la première fois depuis 20 ans ce joyau du répertoire classique, symbolisé par les pointes et tutus blancs, dans une adaptation fidèle à la tradition. Sur le thème puissant de l’amour absolu jusque dans la folie et la mort, ce ballet tragique, où le fantastique s’oppose au réel, envoûte et bouleverse. Une soirée mémorable, d’une impérissable beauté.
“Les résultats sont merveilleux, une adaptation colorée, rafraîchissante et entraînante de ce ballet romantique.” Ottawa Citizen
Avec l'Orchestre des Grands Ballets
Cette formation est forte de plus de 70 musiciens et solistes de haut niveau. Notre Orchestre est engagé depuis plus de trente ans dans le succès des Grands Ballets.
L'histoire de Giselle
Giselle a le cœur brisé lorsqu’elle découvre qu’Albrecht, l’homme qu’elle aime, est en réalité un noble fiancé à une autre femme. Dévastée par le chagrin et consumée par son ardent désir, la jeune paysanne succombe à la folie et meurt. Elle rejoint les esprits fantomatiques des wilis, ces jeunes fiancées mortes avant leurs noces qui condamnent les hommes à danser jusqu’à la mort.
Le public s’identifie à l’aspect humain de l’histoire : l’amour et la trahison dans l’amour sont des thèmes récurrents, fréquemment abordés. Dans Giselle, une jeune femme admet non seulement la vérité, mais au deuxième acte, elle finira par accepter la duplicité de son amant.
S’il y a eu beaucoup de Giselle légendaires, notamment Anna Pavlova et Tamara Karsavina, Carlotta Grisi incarna la première le double rôle-titre de ce ballet qui représente encore aujourd’hui un défi pour les ballerines : la paysanne sensuelle et ludique du premier acte se transformant en wilis dans le second acte.
Le 12 janvier 1915, le critique Akim Volynsky, dans sa critique du journal Birzhevye vedomosti, décrit Giselle comme un « monument... une œuvre fantastique ». Il s’extasie sur la performance de Grisi : « Avec son visage d’enfant et son regard exprimant une joie candide, Grisi mérite plus que des louanges. » Dans la célèbre scène de folie de Giselle, il souligne « le trouble tendre, élégant, presque doux » qui se dégage de la prestation de la ballerine.
Dans son ouvrage Apollo’s Angels, l’historienne et critique de danse Jennifer Homans replace adroitement Giselle en contexte comme « le premier ballet moderne ». Elle décrit comment « les romantiques français ont inventé le ballet tel que nous le connaissons aujourd’hui en brisant l’emprise des mots, de la pantomime et de l’histoire sur la danse, redéfinissant totalement cet art –– il n’était plus question d’hommes, de pouvoir et de manières aristocratiques, de dieux classiques ou d’actes héroïques, ni même d’aventures villageoises pittoresques ». Au lieu de cela, écrit Homans, « c’était un art mettant en valeur les femmes, habile à esquisser le royaume nébuleux des rêves et de l’imagination ».
Selon Jennifer Homans, Giselle et d’autres ballets romantiques ont apporté de nouveaux développements audacieux en utilisant « le mouvement, le geste et la musique pour capturer une pensée fugitive évanescente – afin de donner une forme physique et théâtrale concrète à l’immatérialité de l’esprit ». Et ainsi, dans un tournant évolutif, la danse elle-même acquiert ses lettres de noblesse.
Philip Szporer
Ivan Cavallari d'après Marius Petipa
Marina Villanuava
Ivan Cavallari d'après Théophile Gauthier et Jules-Henri Vernoy de Saint-Georges