De Vaslav Nijinsky
«Le premier essai chorégraphique de Nijinski, L'Après-midi d'un faune, constitue une étape importante dans l'histoire des Ballets Russes de Diaghilev. Il met un terme à cette première période prédominée par Fokine et souligne l'émergence du danseur Nijinski en qualité de chorégraphe dont les idées, sans doute soutenues par Diaghilev, étaient marginales et allaient même à l'encontre de la tradition classique de Saint-Pétersbourg. Le ballet qui a nécessité un nombre inhabituel de répétitions, laissa le public parisien perplexe lors de la première au Théâtre du Châtelet, le 12 mai 1912. Toutefois, ce rôle du faune, avec ses touches de sensualité et de langueur, fit éclipser les grandes qualités de virtuose sur lesquelles reposait la réputation de Nijinski en Europe de l'Ouest. Une dépression nerveuse mit fin tragiquement à sa carrière en 1918 et le ballet qui a subsisté s'est transmis par intermittence jusqu'à nos jours. Le peu de personnes au courant que Nijinski avait transcrit la chorégraphie du Faune dans son propre système de notation, ne pouvaient pas lire cette transcription jusqu'à ce que Ann Hutchinson Guest et Claudia Jeschke la déchiffrent en 1988. Grâce à leur travail, le ballet est redevenu tel que Nijinski l'avait conçu, c'est-à-dire un ballet beaucoup plus subtil que la version de plus en plus altérée, transmise de mémoire. Sa reconstitution nous révèle Nijinski comme un créateur d'un calibre intellectuel exceptionnel, doté d'une perspicacité avant-gardiste du mouvement humain.»
- Ivor Guest
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