Né en 1960, Jean-Christophe Maillot étudie la danse et le piano au Conservatoire National de Région de Tours, puis rejoint l’École Internationale de Danse de Rosella Hightower, à Cannes, jusqu’à l’obtention du Prix de Lausanne en 1977. Il est alors engagé par John Neumeier au Ballet de Hambourg où il interprète pendant cinq ans, en qualité de soliste, des rôles de premier plan. Un accident met fin brutalement à sa carrière de danseur.
Rosella Hightower aimait dire de son élève Jean-Christophe Maillot que sa vie n’était qu’une union des opposés. De fait, chez le Chorégraphe Directeur des Ballets de Monte-Carlo, la danse côtoie le théâtre, entre en piste sous un chapiteau, évolue au milieu des arts plastiques, se nourrit des partitions les plus diverses et explore différentes formes de littérature... Son répertoire de 80 ballets (dont 35 créés à Monaco) puise dans le monde des arts au sens large et chaque ballet est un carnet de croquis qui alimente l’œuvre suivante. Jean-Christophe Maillot a ainsi créé en 30 ans un ensemble de 60 pièces, passant de grands ballets narratifs à des formes plus courtes, et dont les multiples connexions reflètent une œuvre qui s’inscrit dans la durée et la diversité. Ni classique, ni contemporain, pas même entre les deux, Jean-Christophe Maillot refuse d’appartenir à un style et conçoit la danse comme un dialogue où tradition sur pointes et avant-garde cessent de s’exclure.
Son arrivée à la direction des Ballets de Monte-Carlo fait prendre un nouvel essor à cette compagnie de 50 danseurs dont on reconnaît depuis 20 ans le niveau de maturité et d’excellence. Il y crée près de 40 ballets, dont certains, tels que Vers un pays sage (1995), Roméo et Juliette (1996), Cendrillon (1999), La Belle (2001), Altro Canto (2006), Faust (2007), LAC (2011), CHORE (2013) ou Casse-Noisette Compagnie (2013), font la réputation des Ballets de Monte-Carlo dans le monde entier. Plusieurs de ces œuvres sont inscrites désormais au répertoire de grandes compagnies internationales telles que les Grands Ballets Canadiens, le Royal Swedish Ballet, le Ballet National de Corée, le Stuttgart Ballet, le Royal Danish Ballet, le Ballet du Grand Théâtre de Genève, le Pacific Northwest Ballet, l’American Ballet Theatre, le Béjart Ballet Lausanne. En 2014, il crée La Mégère apprivoisée pour le Ballet du Théâtre Bolchoï.
Également sensible au travail des autres artistes, Jean-Christophe Maillot est connu pour son esprit d’ouverture et sa volonté d’inviter des chorégraphes au style différent à créer pour la Compagnie. En 2000, ce même désir de présenter l’art chorégraphique sous de multiples angles l’incite à créer le Monaco Dance Forum, une vitrine internationale de la danse qui présente un foisonnement éclectique de spectacles, d’expositions, d’ateliers et de conférences.
En 2007, il réalise sa première mise en scène d’opéra, Faust, pour le Théâtre National de la Hesse, et, en 2009, Norma , pour l’Opéra de Monte-Carlo. En 2007, il réalise son premier film chorégraphique, Cendrillon, puis Le Songe, en 2008. En 2009, il élabore le contenu et coordonne le Centenaire des Ballets Russes à Monaco, qui verra affluer pendant un an plus de 50 compagnies et chorégraphes pour 60 000 spectateurs. En 2011, la danse à Monaco vit une évolution majeure dans son histoire. Sous la Présidence de S.A.R. La Princesse de Hanovre, les Ballets de Monte-Carlo réunissent désormais au sein d’une même structure la compagnie des Ballets de Monte-Carlo, le Monaco Dance Forum et l’Académie Princesse Grace. Jean-Christophe Maillot est nommé à la tête de ce dispositif qui concentre à présent l’excellence d’une compagnie internationale, les atouts d’un festival multiforme et le potentiel d’une école de haut niveau.
Jean-Christophe Maillot est Commandeur dans l’Ordre du Mérite Culturel de la Principauté de Monaco, Commandeur de l’Ordre des Arts et Lettres et Chevalier de la Légion d’Honneur en France. Le 17 novembre 2005, il est nommé Chevalier dans l’Ordre de Saint Charles par S.A.S. le Prince Albert II de Monaco.
En 2001, il obtient le « Nijinsky » de la meilleure production chorégraphique pour La Belle. En 2002, il reçoit le Prix « Danza & Danza » du meilleur spectacle pour La Belle. En 2008, il obtient à Moscou le Prix « Benois de la Danse » du Meilleur Chorégraphe pour Faust. En 2010, il reçoit le « Premio Dansa Valencia 2010 ». En 2015, il obtient avec La Mégère apprivoisée trois Masques d’or, dont celui du meilleur spectacle.