La danse adaptée en milieu scolaire

Dans les milieux scolaires, de diverses activités sont proposées aux jeunes, et ce, autant dans les écoles publiques que privées. On y retrouve des activités sportives, des activités artistiques ou même des activités scientifiques. Cependant, rares sont les activités adaptées à des étudiants ayant des besoins particuliers.

Depuis 2016, le Centre national de danse-thérapie travaille en partenariat avec des écoles de la région du grand Montréal pour offrir des activités de danse adaptée et de danse-thérapie aux élèves avec des besoins particuliers. Ainsi, le Centre poursuit sa mission de rendre la danse accessible pour tous et toutes et propager les bienfaits de la danse dès un jeune âge. Ensuite, les jeunes partagent généralement ces outils et ces expériences avec leurs familles et leurs amis.

Entre octobre et décembre 2021, Audrée Papineau-Chartrand, coordonnatrice au CNDT, a eu l’opportunité d’offrir des cours de danse adaptée à quatre groupes d’élèves avec un TSA de l’école Gerard-Filion (Longueuil). Ci-dessous, elle partage son expérience.

Cet automne, j’ai eu l’honneur de danser et d’enseigner à des groupes de jeunes autistes du secondaire. Je dis honneur parce qu’une partie du projet m’a été confiée en succession à d’excellentes professeures.

Il faut dire que ça faisait très longtemps que j’avais mis les pieds dans une école secondaire et en y entrant je me suis sentie bouleversée par les souvenirs. Le premier mardi, quand les étudiants sont rentrés dans l’auditorium pour les cours de danse adaptée, même si j’avais un plan de cours très précis, j’ai ajusté ce que j’avais en tête immédiatement parce que j’ai ressenti le besoin, à ce moment-là, de connecter avec eux, d’apprendre qui ils sont et surtout de voir comment ils aiment bouger. Ayant moi-même, enfante et adolescente, participé à un grand nombre d’activités de danse, j’ai senti le besoin de miroiter une version de la danse et du mouvement qui serait le plus proche de chacun d’eux, en considérant leurs besoins autant que possible. L’adolescence est une période où l'on se découvre, s’affirme, s’individualise, où notre besoin d’appartenance à un groupe est grand. Notre univers tourne autour de l’école et des activités. Peu importe les caractéristiques ou besoins, l’essentiel reste le même pour tous dans cette période de nos vies.

La danse permet d’afficher son individualité et de bâtir une confiance dans la découverte de soi. Lors des cours de danse adaptée, on travaille différents objectifs, comme par exemple le développement de la motricité et du sens kinesthésique, les liens sociaux, la confiance en soi, l’écoute et le respect de consignes, la créativité, la régulation des émotions et la communication.

Chaque version d’un même mouvement est valide et cela appuie le principe d’individualité et d’identité. Personne n’est obligé à danser : la décision revient aux étudiants, qui peuvent choisir de bouger exactement comme on leur demande, ou à leur façon. Au final, c’est la participation qui fait la différence : s’ils sont présents, s’ils participent et s’engagent au sein du groupe, ils dansent.

En discutant à la fin du projet avec les enseignant(e)s et intervenant(e)s des groupes participants au projet, j’ai confirmé que la motricité et la confiance des participants avaient considérablement amélioré durant ces quelques mois. Une des participantes, grâce à une meilleure confiance et acceptation de son corps, s’intègre maintenant plus aisément dans son groupe. Un autre étudiant, avec des difficultés et des limitations motrices, fait maintenant des exercices physiques sur l’heure du diner et adore danser. Voir ces jeunes s’épanouir dans le mouvement sans qu’ils s’y sentent obligés a été révélateur pour le corps professoral.

En conclusion, la danse est un outil formidable pour la découverte de soi. En observant les autres bouger ou danser, on connecte différemment.