Rebecca Barnstaple est une candidate au doctorat au programme d’Études en danse et neuroscience de l’Université de York. Ayant complété la formation du Centre national de danse-thérapie (2015), elle mène des sessions de danse et mouvements pour des personnes souffrant de la douleur chronique, la maladie de Parkinson et d'autres conditions, au Centre communautaire Chigamik en Midland, Ontario et maintenant virtuellement. Rebecca est membre du comité de direction de l’association de danse-thérapie en Ontario, du comité de recherche et pratique de l’American Dance Therapy Association et du Groupe d’intérêt scientifique du Centre national de danse-thérapie.
Aujourd’hui, elle partage avec nous les détails de son dernier projet de recherche.
La danse est une discipline multimodale et complexe qui demande coordination physique et cognitive et qui joint le contrôle moteur à la mémoire, l’attention et l’art. Cette complexité est, selon moi, la raison pour laquelle la danse devient un environnement propice à la santé et à la guérison. Le vieillissement de notre population étant en croissance, des conditions comme la maladie de Parkinson et l’Alzheimer affectent un nombre de plus en plus grand d’individus, leurs familles et leurs proches. Ces maladies neurodégénératives présentent un éventail varié de symptômes qui impactent le mouvement, l’humeur, la cognition et la capacité de mener les activités quotidiennes.
Actuellement, il n’y a pas de traitement pour aucune de ces conditions; toutefois, un nombre croissant de recherches suggèrent que les programmes et thérapies axés sur la danse peuvent ralentir la progression de la maladie. La nature multimodale de la danse est à la fois un défi et une opportunité – elle présente des difficultés dans l’idéation de la recherche et il est difficile d’exclure ou isoler des variables, mais, en même temps, ça permet de développer de nouveaux modèles et stratégies de recherche qui permettent de ralentir la progression de la neurodégénération et d’offrir un soutien additionnel aux personnes atteintes.
La dernière année de mon doctorat, j’ai gagné le prix Mitacs Globalink, qui m’a permis d’aller à Berlin, Allemagne, pour travailler avec un laboratoire spécialisé dans la collecte des données d'imagerie corporelle et cérébrale.
Ma recherche se concentre sur les façons à travers lesquelles la danse peut renforcer la santé et le mieux-être au long de notre vie et demande le développement de modèles neurobiologiques pour la danse et l’application des programmes de danse thérapeutique. Même si la neuroscience de la danse et la danse en contextes thérapeutiques sont devenues de domaines de recherche de plus en plus populaires, des restrictions méthodologiques associées à la collecte de données pendant que les participants dansent imposent des limitations sévères sur la recherche. Des méthodologies interdisciplinaires de recherche et des cadres théoriques qui mélangent les disciplines humanistes et les sciences deviennent ainsi les plus appropriés pour améliorer notre compréhension de comment et pourquoi la danse est utile en contextes thérapeutiques. La recherche neuroscientifique existante se base sur des mesures pré/post- activité, sur la visualisation, l’écoute de vidéos ou des examens anatomiques d’experts; avec mon projet, j’adresse ces éléments, mais j’ajoute les dimensions du mouvement, de l’apprentissage et de la performance d’une danse nouvelle.
Le projet de recherche analyse l’impact de l’apprentissage moteur pendant que les participants apprennent une chorégraphie ad hoc de 30 secondes. Les phases de la recherche incluent l’observation de vidéos, l’observation de performances en direct de la chorégraphie, des séances de mouvement avec l’enseignant, l’attente de la performance en première personne et, finalement, la performance dans l’espace. Les séances étaient enregistrées au Berlin Mobile Brain/Body Imaging Lab (BeMoBIL), un laboratoire de 150 m2, ou nous avons été capables de capturer les données de l’électroencéphalogramme et le mouvement continu de 16 participants.
Les données explorent les dynamiques du cerveau synchronisées avec les vidéos et la captation du mouvement, ce qui, uni aux commentaires des participants, nous donne accès à une abondance d’informations. Les résultats préliminaires suggèrent que les participants ont utilisé des stratégies d’apprentissage différentes selon leur expérience précédente; des analyses plus approfondies vont demander plus de temps. Cet article décrit notre approche originale de recherche et présente des plans pour des analyses au cours des prochains mois et années.
Restez à l'affût des nouvelles et promotions du Centre national de danse-thérapie