Établi à Belœil depuis 1981, l’Arche Montérégie est un organisme à but non lucratif qui accueille de façon permanente 17 personnes vivant avec une déficience intellectuelle dans ses trois foyers et qui leur offre un emploi à travers ses quatre ateliers de travail (art, cuisine, jardin et entretien-menuiserie).
Dans chacun des foyers, ces personnes partagent leur quotidien avec des assistants qui apportent le soutien nécessaire à leurs besoins. À travers ses ateliers de travail, L’Arche Montérégie vise à favoriser l’inclusion sociale des adultes vivant avec une déficience intellectuelle en leur permettant d’apporter une contribution sociale significative via leur travail ou leur implication dans la société.
Depuis 2018, le Centre national de danse-thérapie offre des séances de danse-thérapie (pré-pandémie) et danse adaptée (pendant la pandémie) aux membres. Valentine Uguen, directrice de L’Arche Montérégie, est en lien avec tous les membres de la communauté et ses collaborateurs afin de porter au mieux la mission de l’Arche. Elle répond ici à quelques questions sur l’organisme et les séances de danse.
Nous avons plusieurs objectifs que nous tentons d’atteindre tout au long de l’année. Tout d’abord, nous voulons faire connaître le don des personnes avec un handicap intellectuel, qui se révèle à travers des relations mutuelles. Ensuite, nous développons un environnement communautaire qui répond aux besoins changeants de nos membres, en demeurant fidèles aux valeurs essentielles de notre histoire. Enfin, nous souhaitons nous engager dans les cultures respectives et travailler ensemble à construire une société plus humaine.
L’inclusion des personnes vivant avec une déficience intellectuelle s’avère être un projet majeur dans lequel il y a encore de nombreux défis à relever. Mais petit à petit nous y arrivons ! Nous travaillons en collaboration avec d’autres organismes pour inclure nos membres, mais aussi pour s’ouvrir à d’autres personnes qui voudraient faire partie de notre communauté.
Je vais vous donner l’exemple de Vincent Fafard. Il vit au foyer Fleurs de Soleil avec 4 assistants et 5 autres résidents.
Chaque mardi, Vincent se réveille à 7h00. Il fait son lit, prend son petit déjeuner avec tous les autres habitants de la maison, s’habille, se brosse les dents et se prépare pour travailler. Le transport vient le chercher à 8h20 et l’emmène à l’atelier de menuiserie dans lequel les membres construisent de toute pièce des bacs à jardin. Souvent, Vincent ponce des planches de bois accompagné d’autres membres de la communauté. À 10h30, c’est l’heure du café. Tous les travailleurs font une petite pause et prennent le temps de discuter avant de se remettre au travail… À 12h00, Vincent dîne avec ses collègues puis ils se remettent à travailler dans la joie et la bonne humeur ! Le transport revient à 14h00 pour récupérer Vincent afin de le ramener dans son foyer. Comme nous sommes mardi, Vincent rentre, se change et se prépare pour la séance de danse adaptée via Zoom avec Carol (la professeure) à 14h30. Après la danse, Vincent relaxe avant de faire un zoom communautaire avec les autres foyers de L’Arche et les proches de la communauté. Puis vient l’heure du souper, de la douche et du coucher.
La pandémie a modifié nos emplois du temps, notre façon de faire et encore bien d’autres choses. Aucun visiteur non essentiel ne pouvant venir dans le foyer, nous avons dû modifier les calendriers des différentes activités… Certains membres venant de l’extérieur ont arrêté de venir dans nos ateliers, car ils ne voulaient pas prendre de risque, mais le travail dans nos ateliers a continué en respectant les consignes sanitaires du moment. Nos événements de levée de fonds ont dû être annulés. Nous avons eu à nous adapter, mais je pense qu’on peut dire que la créativité et la vitalité de notre communauté nous ont portés afin de vivre sereinement ces temps si particuliers.
L’art est un outil extraordinaire qui nous permet parfois de nous révéler, à sortir de notre zone de confort. Les interventions par la danse sont une belle porte ouverte pour que nos membres découvrent des aspects d’eux qui leur sont inconnus. Les séances sont souvent une source de bien-être et de joie.
L’impact est assez difficile à mesurer… Mais je peux vous dire qu’ils attendent ce rendez-vous-là avec beaucoup d’impatience. La danse adaptée fait désormais partie de leur quotidien et on sent qu’ils s’épanouissent à la pratiquer. Elle permet d’extérioriser et de relâcher. Je pense qu’on peut dire qu’après une séance ils sont bien détendus !
Il n’y a pas particulièrement eu de défi pour implanter des cours de danse adaptée. La récurrence des cours fait que les gens s’y attachent et veulent y participer !
Comme tout le monde, nous avons eu des petits problèmes liés au numérique au début, mais nous avons su le corriger rapidement. Un son de mauvaise qualité et un écran trop petit… Ces deux petites choses ont été corrigées en un rien de temps. Nous avons utilisé une enceinte et notre vidéoprojecteur !
Bien sûr, nous préférons avoir Carol avec nous, sur place ! Mais nous avons su nous adapter et les membres qui participaient aux séances en présentiel sont toujours aussi motivés pour participer en virtuel !
Il y en a une qui me vient en tête effectivement. À la fin d’un cours de danse adaptée, Carol a demandé si tout s’était bien passé, si les membres allaient bien et s’ils avaient aimé ce cours. Tout le monde a répondu que oui, c’était vraiment bien et l’a remercié de la classe. Et là, Wendy, qui fait partie du foyer La Montagne, demande à Carol si elle aussi ce cours lui a plu. C’est tout simple, mais c’était touchant que Wendy prenne ce moment pour aussi prendre soin de Carol en posant cette question…
Alors merci Les Grands Ballets! Merci Carol! Je me joins à Wendy et espère que toi aussi tu aimes animer tes cours pour nos membres !
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