Francis Poulenc (1899-1963) est l’une des voix les plus singulières du XXᵉ siècle. Membre du Groupe des Six aux côtés de Milhaud ou Honegger, il impose dès les années 1920 un esprit parisien vif, parfois insolent, avec Les Biches créées pour les Ballets Russes. Derrière cette légèreté des Années folles se profile peu à peu une veine plus grave : la disparition d’amis proches, un retour à la foi catholique, puis des œuvres marquées par la ferveur spirituelle, tel Stabat Mater (1950) ou Gloria (1961). Compositeur de mélodies ciselées — il fut l’ami de Pierre Bernac — Poulenc s’impose aussi sur la scène lyrique avec des opéras devenus incontournables, de Dialogues des Carmélites à La Voix humaine.
En 1938, il compose l’un de ses chefs-d’œuvre instrumentaux, le Concerto pour orgue, cordes et timbales, alliance de solennité et de lumière. Le chorégraphe Glen Tetley y puise en 1973 l’inspiration de Voluntaries, hommage à John Cranko. Dans ce dialogue à travers le temps, la musique de Poulenc, tour à tour limpide et contrastée, insuffle à la danse un souffle dramatique, entre ferveur intérieure et vitalité rythmique.