D'Étienne Béchard
L’univers de CARMEN s’inscrit dans une société où le contrôle social est très fort, et où les contacts physiques entre les individus sont prohibés. Seule échappatoire à cette société autoritaire : un univers immersif qui est accessible à travers des lunettes de réalité virtuelle et dans lequel on se crée un avatar. Au contraire de l’univers « réel », ici aucune règle ne prévaut et chacun a une grande liberté pour participer, choisir son genre, son apparence, etc., et donner libre cours à ses envies.
José et Micaëla font connaissance dans l'univers « réel », mais les règles en vigueur les empêchent de se connaître davantage. Dans l’univers virtuel, José incarne le personnage de Carmen et Micaëla incarne le personnage du Toréador. Carmen personnifie l’amour, la liberté, la révolte et l’espoir. José est nouveau dans cet univers, il fait ses premiers pas en tant que femme. Le Toréador est au contraire un personnage respecté et reconnu de l’univers virtuel.
À peine intégrée à l’univers virtuel, Carmen subit une scène d’humiliation qui secoue José. Toutes ces émotions vécues dans le monde virtuel ressortent dans le monde réel pour José et Micaëla.
Lors d’une scène qui consacre le Toréador comme « roi du virtuel », on a un bel aperçu du caractère chaotique de l’univers virtuel, et l'on est plongé dans une esthétique très brillante et chamarrée avec des clins d’œil appuyés à la culture des jeux vidéo. La tension et la sensualité sont au sommet lors d'une scène avec José/Micaëla et Carmen/Toréador qui interprètent des duos en miroir, sur la même chorégraphie.
Submergé par l’émotion, José décide de quitter l’univers virtuel en brisant son masque de réalité virtuelle, « tuant » ainsi son avatar, Carmen.
Un cocktail détonant, une véritable bouffée d’oxygène!
À PROPOS DU SPECTACLE
Durée : 45 minutes
LES GRANDS BALLETS