Depuis ses débuts à la Société Noverre de Stuttgart, Marc Goecke retient l'attention grâce à des créations d'une remarquable inventivité. Né à Wuppertal en 1972, Goecke a étudié le ballet à l'Académie de ballet de Cologne, à la Fondation Heinz Bosl (Munich) et au Conservatoire royal de La Haye.
En 2001, à l'invitation de Fritz Höver, Marco Goecke crée Chicks à la Société Noverre. Au cours des années suivantes, il y créera également Demigods (2002), Blushing (2003) et Ickyucky (2004). Ses œuvres connaissent un succès tel que Goecke est invité par l'Institut chorégraphique de New York à chorégraphier une pièce pour les danseurs du New York City Ballet dans le cadre du Diamond Project Workshop. De cette collaboration découle un autre engagement : la création d'un solo pour Sean Suozzi, soliste au New York City Ballet. Cette œuvre intitulée Mopey est unanimement saluée par la critique lors de sa création en 2004. Mopey est ensuite présentée à Jacob's Pillow et à la Biennale de Venise, et le Pacific Northwest Ballet (Seatle) l'ajoutait à son répertoire l'année suivante.
En 2004, Pina Bausch invite Goecke à présenter Blushing et Mopey dans le cadre du festival qu'elle dirige à Wuppertal. Blushing, une œuvre pour huit danseurs, était récompensée du Premier Prix Dom Perignon à Hambourg en 2003, et ajoutée au répertoire de Ballet de Hambourg, dirigé par John Neumeier.
La singularité et l'extraordinaire qualité des œuvres de Marco Goecke plaisent. La presse et les amateurs de danse saluent son travail au pays et à l'étranger. En 2005, le Ballet de Stuttgart l'invite à créer Sweet Sweet Sweet ; le succès est retentissant et trois compagnies ajoutent la pièce à leur répertoire : la Donlon Dance Company, le Ballet Theater München et le Staatsballet Hannover. En septembre de la même année, Goecke est promu chorégraphe résident du Ballet de Stuttgart.
En juin 2006, Goecke voit la création de sa deuxième chorégraphie pour la compagnie, Viciouswishes, une pièce qui démontre sa « formidable originalité » (Stuttgarter Nachrichten). Au mois de décembre suivant, toujours pour le Ballet de Stuttgart, il chorégraphie son premier ballet narratif : un Casse-Noisette unanimement acclamé, qui est d'ailleurs diffusé à la chaîne de télévision allemande ZDF/3sat à Noël en 2007 et mis en nomination pour le prix « Der Faust » (2007). Marco Goecke a également créé Alben (2008) ainsi que le solo Fancy Goods (2009) à l'occasion d'un gala célébrant le 60e anniversaire de naissance du directeur artistique du Ballet de Stuttgart, Reid Anderson. En juin 2010, la compagnie allemande présentera le deuxième ballet à argument de Goecke: Orlando, d'après le roman de Virginia Woolf.
Autre grande réussite de Goecke : Äffi, un solo puissant et émouvant, inspiré par trois chansons de Johnny Cash et chorégraphié pour le danseur étoile Marjin Rademaker à l'occasion d'un gala-bénéfice en Hollande. Äffi sera ensuite repris par le Ballet de Stuttgart en décembre 2005 et figure maintenant au répertoire de la compagnie. Il sera aussi intégré à celui du Ballet Scapino de Rotterdam. Dansé à maintes occasions dans des festivals nationaux et internationaux, *Äffi *valait à Marjin Rademaker le prix « Der Faust » de la meilleure prestation en danse en 2006. La même année, le danseur Tadayoshi Kokeguchi du Ballet Scapino remportait le prix « Zwaan » aux Pays-Bas avec le même solo.
Marco Goecke entretient des liens étroits avec le Ballet Scapino de Rotterdam. Depuis 2005, il a chorégraphié plusieurs œuvres pour la compagnie : Der Rest ist Schweigen, Bravo Charlie et Supernova. Ses pièces Blushing et Äffi ont également été acquises par la troupe. Comme le public allemand avant lui, le public néerlandais s'est enthousiasmé pour ses versions avant-gardistes et sombres des grands classiques du ballet. Au cours de l'année 2010, Marco Goecke créera Pierrot lunaire pour cette compagnie.
En plus de ses engagements auprès du Ballet de Stuttgart et de ses collaborations régulières avec le Ballet Scapino, Marco Goecke travaille à l'occasion avec d'autres artistes et compagnies. Il a créé notamment Beautiful Freak pour le Ballet de Hambourg, qualifiée de chef-d'œuvre par la critique à sa création en 2005. Goecke a aussi chorégraphié pour des ballets tels que le State Theatre Braunschweig, le Ballet Leipzig (Suite Suite Suite et Le Rossignol), le Nederlands Dans Theater (Nichts), le Ballet national norvégien (Fur) et les Ballets de Monte-Carlo (Whiteout). Pour la compagnie monégasque, Goecke chorégraphiait sa propre version du Spectre de la rose à l'occasion du centenaire des Ballets russes en 2009, ainsi que le solo Tué, créé pour Bernice Coppetiers en l'honneur de la princesse Caroline de Monaco. Par ailleurs, Goecke chorégraphiait en 2003 un solo dansé dans le cadre de l'opéra Die verkaufte Braut à l'Opéra de Stuttgart.
Marco Goecke est lauréat du Prix des arts de Landesstiftung Baden-Württemberg (2005) et du prestigieux prix Nijinski dans la catégorie « chorégraphe émergent » en 2006.