Le Centre national de danse-thérapie est heureux de collaborer depuis 2016 avec le Centre d’hébergement Saint-Andrew (CIUSSS Centre-Ouest de Montréal), pour offrir des services en danse-thérapie aux 70 résidents de la maison, et spécifiquement à ceux avec de troubles cognitifs sévères. Ce projet est possible seulement grâce au soutien de la Fondation du Centre d’hébergement Saint-Andrew et, depuis l’automne 2020, il fait aussi partie du projet d’investissement communautaire Ce qui nous lie.
Ci-dessus, Claudette Surpris, chef d'unité au CHSLD Saint-Andrew et la personne qui a rendu possible ce projet, répond à des questions sur l’activité avec Tania Lazuk, danse-thérapeute, et Tracy Petzke, directrice de la Fondation.
Pour un aperçu du projet, regarder cette vidéo!
CS : Un soir j’écoutais la télé et, juste après les nouvelles, il y avait un documentaire sur la danse-thérapie dans un établissement de soins à longue durée à Québec. Ça a attiré mon attention et je me suis collée à la télé. J’ai vu la réaction d’une femme assise dans une chaise, elle paraissait complètement déconnectée de la réalité. La danse-thérapeute était dans la salle, elle dansait et, de temps en temps, elle touchait doucement la madame. Et lentement, en suivant les mouvements de la thérapeute, la madame s’est animée. C’était un moment merveilleux. Et à ce moment-là, j’ai décidé que je voulais offrir cette activité à nos résidents qui ne sont plus capables de suivre des activités complexes. J’en ai parlé avec l’ancienne directrice générale de la Fondation (Ann Maher) et j’ai demandé si ça pouvait être financé par la Fondation. Elle s’est impliquée, a contacté Les Grands Ballets Canadiens et le reste c’est de l’histoire, avec la danse-thérapie qui définit la marque du Saint-Andrew pour cette clientèle. Je suis vraiment reconnaissante à la Fondation de m’avoir fait confiance et avoir soutenu ce service, en plus de tous les autres, comme la massothérapie et la musicothérapie. Et la nouvelle directrice, Tracy Petzke, est aussi passionnée par le projet que moi.
CS : Tania vient 3 fois par semaine, pour 2 à 4 heures.
CS : Entre 35 et 40 résidents. Certains résidents, qui sont plus alertes au niveau cognitif, ont aussi demandé de bénéficier de la danse-thérapie et font partie du groupe.
CS : J’ai observé quelques séances et les sourires des résidents, leurs tentatives de participer à l’activité sont tellement émouvants, ça vaut chaque dollar qu’on y a investi. Les résidents semblent plus tranquilles après l’activité, certains s’endorment et je crois que c’est parce qu’ils se sentent très relaxés. Ils ont aussi l’air plus concentrés pendant les séances.
TL : Un autre bienfait qu’il faut souligner est la socialisation. La danse-thérapie favorise les connexions entre les résidents et entre les résidents et l’équipe.
CS : Je n’ai jamais entendu un commentaire négatif. Ils savent que l’activité est importante pour les résidents et s’assurent qu’ils soient ponctuels. Tania a une très belle relation avec eux.
TL : Effectivement, l’équipe participe souvent aux séances de danse-thérapie, quand ils ont le temps. Plusieurs ont mentionné qu’ils aiment la musique que je choisis et qu’ils apprécient l’opportunité de créer une relation avec les résidents à travers la danse.
CS : L’impact a été énorme pour cette clientèle. Même si notre équipe essayait de les garder actifs, l’absence d’une thérapeute expérimentée s’est fait sentir. La combinaison de musique, danse et mouvement, avec la guidance d’une thérapeute est essentielle.
TP : Malheureusement nous avons dû suspendre toutes les activités au début de la première vague de la pandémie. Alors que l’équipe et les résidents ont commencé à se remettre de la Covid et Saint-Andrew est passé de zone rouge à verte, les restrictions sur place ont été assouplies. En septembre, nous avons pu recommencer les séances de danse-thérapie, avec des conditions très strictes. Les thérapeutes ne peuvent que travailler à Saint-Andrew pour éviter le risque d’exposition dérivant du travail dans plusieurs centres. Ça a été un excellent exemple de collaboration entre l’équipe du CIUSSS et Saint-Andrew, la Fondation du Centre d’hébergement Saint-Andrew et le Centre national de danse-thérapie. L’équipe a été capable d’identifier tous les éléments nécessaires pour permettre aux séances de danse-thérapie de recommencer et a offert tout le soutien nécessaire pour former Tania. La Fondation a ensuite contacté la responsable du CNDT, Anna Aglietta, et Tania, pour augmenter le nombre d’heures hebdomadaires, pour que Tania puisse travailler exclusivement chez nous. En doublant les heures de danse-thérapie, nous avons non seulement permis à l’activité de recommencer, nous avons aussi offert un soutien essentiel aux résidents. Déjà dans les années précédentes la danse-thérapie a été très bénéfique pour les résidents, mais maintenant, avec l’accès aux visiteurs et bénévoles encore interdit à cause du Covid-19, les bienfaits sont de deux ordres. La Fondation est heureuse d’enrichir la vie des résidents en finançant cette thérapie et nous sommes fiers de travailler avec l’équipe de la résidence et du CNDT. Je peux témoigner directement de l’impact que Tania a sur les résidents, juste à voir leurs sourires et leurs réactions à sa présence et à ses mouvements.
CS : Tania a reçu une formation appropriée sur les précautions à suivre et PPE. Elle a accepté de travailler seulement au Centre pour réduire les risques et la Fondation a augmenté son soutien pour le rendre possible. Notre infirmière en contrôle des infections nous a aussi guidées et conseillées. Elle a aussi assisté à quelques séances et nous a donné des conseils supplémentaires pour améliorer la sécurité de participants pour résidents et thérapeute.
CS : J’ai reçu et continue à recevoir un soutien EXTRAORDINAIRE de la Fondation. Je ne pourrais pas demander pour un meilleur partenaire. La directrice est très impliquée, elle s’assure que les contrats soient signés, que la danse-thérapeute soit informée de toute nouvelle mesure, que tout se passe bien, que les formations aient lieu, etc.
CS : Trouvez un partenaire qui peut vous soutenir financièrement et qui comprend les bienfaits que ça a pour les résidents! Et lancez-vous!
CS : Je n’ai pas une histoire en particulier à partager, mais, comme j’ai dit plus tôt, les sourires des résidents donnent l’impression qu’une lumière s’allume dans leur âme (Tania les appelle « Collections de moments »). Je ne sais pas si ce que je veux dire est clair, mais c’est comme ça que je me sens en les regardant.
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