Carmina Burana illustre les péripéties des hommes soumis aux caprices du destin. Cette cantate scénique à l’énergie irrésistible est adaptée de 24 poèmes médiévaux tirés de chants profanes en latin, en allemand et en vieux français et rédigés par des clercs itinérants des XIIe et XIIIe siècles. Conservé à l’Abbaye de Benediktbeuern, en Allemagne, ce recueil évoque l’amour, le printemps, les plaisirs de la vie — la bonne chère, le vin et la fête.
Composée par Carl Orff en 1935 et 1936, Carmina Burana a été conçue à l’origine comme une œuvre dramatique intégrant danse, décors et autres éléments de mise en scène. Présentée pour la première fois à l’Opéra de Francfort en 1937, cette œuvre magistrale, l’une des plus célèbres du chant choral, continue de fasciner. Son premier mouvement, O Fortuna, repris en finale, est aujourd’hui célébrissime. En marge de son temps, Carl Orff a connu, avec Carmina Burana, l’un des plus grands succès remportés par un compositeur de son vivant, ce qui l’incitera à détruire la plupart de ses œuvres antérieures.
Sur scène, plus de 150 artistes seront réunis : 40 danseurs, 70 musiciens de l'Orchestre des Grands Ballets, 40 choristes et 3 solistes renommés : la soprano Aline Kutan, le ténor Spencer Britten et le baryton-basse Alexandre Sylvestre. Le ballet suit la structure de la composition, basée sur le concept du cercle, de la Roue de Fortune, incarnant le cycle de l’existence, fait de joie, d’amertume, d’inquiétude et d’espoir… la grande roue du destin qui tourne, inexorablement. À partir de ce thème central, le chorégraphe Edward Clug a imaginé un immense cercle surplombant la scène, orbite autour duquel gravitent hommes et femmes, tels des satellites solitaires — attirés comme par un invisible aimant —, et qui retient en son centre certains d’entre eux. Le souffle puissant de Carmina Burana est porteur d’amour, d’éveil et de constant renouveau. Porté par la formidable énergie du groupe, la passion du chœur et des solistes, la force de l’orchestre et la beauté intemporelle de la partition, ce rituel païen emporte tout sur son passage. Une ode à la vie.
Présenté pour la première fois en 2017 dans un doublé hypnotique sous l’empreinte de la spiritualité, Stabat MATER d’Edward Clug met à l’honneur les danseurs de la compagnie sur la mélodie d’une autre grande pièce musicale. Le chorégraphe engage un dialogue résolument moderne avec le Stabat Mater de Pergolèse, pur chef-d’œuvre du baroque italien. Cette musique d’une expressivité bouleversante est pour lui porteuse de vie et d’espoir.
« Le chorégraphe Edward Clug a créé son Stabat MATER pour le Ballet du théâtre Staatstheater am Gärtnerplat de Munich en juillet 2013. Dans le contexte de l’hymne légendaire de Pergolèse de 1736, une représentation unique de la douleur et de la souffrance de la Vierge Marie, Clug propose une traduction chorégraphique de sa propre expérience de la musique sacrée de Pergolèse, et dans un sens plus profond, de ce chef-d’œuvre métaphysique. La pureté, la simplicité et même quelques exclamations de joie inattendues ont inspiré le chorégraphe à trouver ce parallèle contemporain manquant à l’hymne de Pergolèse, qui, pour lui et contrairement à l’opinion populaire, est une juste représentation d’espoir, plutôt que de douleur. Effectivement, l’espoir transmis par la musique fougueuse du compositeur a poussé Clug vers une réflexion sur le quotidien de la femme et de l’homme contemporains. » – Théâtre national de slovène Maribor